Cela faisait une éternité que je n’étais pas venue vous raconter mes aventures ici ! En même temps, cela n’est pas étonnant : cela faisait exactement 722 jours soit 1 an 11 mois et 22 jours que je n’avais plus participé à une course. 7 septembre 2019 : Ironman 70.3 World Championship à Nice. 29 août 2021 : Challenge The Championship à Samorin (Slovaquie). Je reviens tard vers vous concernant cette dernière mais ma vie a bien changé en 2 ans et elle est encore plus remplie qu’avant 😉 En plus, les préparatifs n’ont pas été de tout repos : le propriétaire du logement que nous avions réservé au moment où nous avons appris que la course aurait lieu fin août a annulé moins de 10 jours avant l’échéance ! Vous imaginez le stress ! Heureusement, j’ai pris ça avec beaucoup moins de pression que d’habitude et finalement notre nouveau logement était top !
D’abord programmée en mai 2020 puis postposée en août 2020 puis en mai 2021, elle aura enfin lieu en août 2021 ! Quel bonheur de se dire que ces 2 années d’entrainement vont enfin me permettre de courir 😊 Quelle nervosité aussi ! Il faut retrouver tous les mécanismes d’avant-course, re-réfléchir à tout alors que tout était devenu presqu’automatique avant.
Démarrons enfin ce récit de course !
Je me rends à Samorin relativement tôt dans la semaine même si la course a lieu le dimanche. En effet, la route est longue (12h approximativement) et j’ai envie d’avoir le temps de me reposer une fois sur place. En plus, cela me permet de gérer tout relativement tranquillement : j’ai tout le temps que je veux pour retirer mon dossard, préparer mes sacs de transition, faire les quelques derniers entrainements et puis également pour profiter de l’inaugurale Collins Cup. Le même principe que la Ryder Cup mais en triathlon. Un truc de dingue ! Je vous conseille vivement d’aller voir des vidéos en ligne car pour un triathlète, c’était waw ! Pouvoir voir tous ces pros si proches de toi et puis, les voir s’affronter tout en étant hyper fair-play. J’adore ! Et quelle émotion de réentendre un buuuuup retentir pour donner le départ. J’en ai pleuré de joie. J’attendais ce moment depuis tellement de mois. J’en ai encore les larmes aux yeux en écrivant ce récit (comme vous le savez, je revis ma course intégralement et toutes les émotions qui vont avec quand je vous raconte mes aventures).
Quid de la course maintenant ? Parce que je blablate mais le plus intéressant reste la raison pour laquelle je me suis rendue sur place non ? LA COURSE tant attendue !
Contrairement à la majorité des courses distance half que j’ai pu faire, la course commençait relativement tard. Départ 9h40 pour toutes les dames. Pour une fois, j’ai donc pu dormir un peu la nuit car le réveil ne devait pas sonner à 4h45 comme à Nice 2 ans plus tôt 😉 Réveil matinal malgré tout car 30 min de route séparent notre logement du site de course, je devais encore aller checker si tout était OK sur mon vélo malgré la pluie de la veille, le parc à vélo fermait vers 8h30 si mes souvenirs sont bons et puis j’aime bien être à l’avance pour pouvoir tout faire calmement. En plus, après autant de temps, impossible de savoir si je rentrais encore dans ma combinaison néoprène (merci les excès des multiples confinements 😉). Finalement, tout est en ordre à temps et je rentre dans ma combinaison ! Première réussite de la journée ! Je me rends tout doucement vers la ligne de départ. Une fois de plus, j’ai envie de pleurer. Je n’arrive pas à croire que je suis dans un box de départ ! Je m’échauffe et surtout, je reste calme et je profite des moments que je suis en train de vivre. Vous verrez tout au long du récit que le but était vraiment de profiter ! Je sais que je suis préparée et en plus, je suis là pour m’amuser ! Donc, profitons de l’occasion 😊 9h40 : le rolling-start pour les dames commence. 3 femmes toutes les 5 secondes. Pour une fois, je ne me suis pas pris la tête pour le placement dans le box. De toute façon, le Danube est assez large pour nous toutes. Plus que 3 filles et c’est à mon tour. Buuuuuup c’est parti ! Quel départ : choc thermique d’abord (je ne m’attendais pas à ce que l’eau soit si froide) puis un plongeon d’anthologie (j’ai découvert les fonds du Danube et j’ai dû brasser pour remonter à la surface ^^). De plus, il y a de ces vagues ! La natation ne va pas être de tout repos. On a 1900 m à parcourir en une boucle et donc sur la moitié du parcours, on a la chance d’avoir le courant de face. Comme discuté avec le coach plus tôt, la préparation en natation n’a pas été optimale avec toutes les fermetures de piscine donc j’y vais molo. C’est mon point fort habituellement, il ne faudrait pas que j’y laisse trop de cartouches pour la suite. Surtout qu’on dit souvent qu’une course (en long principalement) ne se gagne pas en natation mais tu peux y perdre ta course. Le début est donc bien dur mais finalement, je trouve un rythme et je m’habitue à la température de l’eau. Au retour, je me dis « chouette, ça va être plus facile ». Alors, oui, le courant nous est favorable maintenant mais c’était sans compter sur le soleil qui nous éblouit. Impossible de s’orienter correctement. D’ailleurs, au final, j’aurai plus de 2000 m de nage ! Mais bon, on ne va pas se plaindre. On nous annonçait une météo mitigée et finalement, le soleil sera présent durant toute la course. Après une natation correcte au vu de la prépa, une longue transition nous attend avec des marches pour sortir de l’eau mais aussi pour descendre la digue puis une longue course jusqu’au parc. Je m’y prépare tranquillement pour être sûre de ne rien oublier (perdu l’habitude 😉) puis je file chercher mon vélo. La course à Samorin est réputée pour son parcours vélo ultra rapide. Le vélo idéal est donc un vélo de contre-la-montre (CLM). Je me suis d’ailleurs entrainée avec ce type de vélo. Sauf que le vélo dont je dispose ne me convient pas totalement et des douleurs apparaissaient à chaque entrainement. J’ai donc décidé d’opter pour le confort et mon vélo classique (sur lequel j’avais quand même ajouté les longs prolongateurs de mon papa, merci papa !). Je me lance sur ce parcours avec mon bébé et tout va bien sauf que le capteur de puissance ne répond pas. Ce sera donc tout aux sensations. 5 km séparent le site de course et le parcours à proprement dit. De quoi s’agit-il comme parcours ? Deux allers-retours sur une autoroute. Je crois que je peux checker dans ma to-do list le fait de rouler à vélo sur une autoroute et le fait de rouler à CONTRE-SENS sur une autoroute 😉 Le début se passe très bien, je trouve que j’avance super vite ! Je comprends vite pourquoi au demi-tour. J’avais le vent de dos et maintenant c’est parti pour 20 km vent de face, ça va être moins marrant. Je me fais déposer par des machines de guerre mais franchement, je trouve que je ne m’en sors pas trop mal. J’approche du 1er ravito, je prends un bidon puis je continue mon petit bonhomme de chemin. Le demi-tour suivant approche et cela fait plaisir car tu sais que tu vas maintenant avoir le vent de dos. Malheureusement, le plaisir est un peu gâché quand cette grosse douleur se déclare au niveau de la hanche/psoas. Impossible de dire de quoi il s’agit mais c’est vachement douloureux. Là, je vous avoue que je stresse un peu car j’ai déjà auparavant eu des douleurs plus ou moins au même endroit et je sais à quel point elles m’avaient fait souffrir en course à pied. Je croise donc les doigts pour être épargnée cette fois-ci ! J’essaye de me relâcher et de continuer mon effort. Surtout que les 20 prochains kilomètres vent de face approchent. Allez, c’est reparti ! Je décompte les kilomètres avant de me retrouver vent de dos. Finalement, je ne m’en sors pas trop mal et je suis plutôt contente de moi. De plus, j’arrive à faire abstraction de la douleur. Jusqu’au moment où je vois quelqu’un en PLS par terre, les ambulances arriver à fond de balle, l’hélicoptère avec. Je suis « soulagée » quand je croise ma copine Françoise plus loin. Elle va bien ! J’espère tellement que cette personne va bien au moment où j’écris ces lignes… Je repars vent de dos en essayant de mettre de côté les images de cette personne et je profite de mes derniers kilomètres à vélo. En arrivant au parc, j’ai plus de 32 km/h de moyenne. Waw, c’est la première fois de ma vie que je fais cette moyenne. Sur 90 km en plus ! Je suis trop contente de moi 😊 Concernant le parcours, honnêtement, c’est très agréable de rouler sur cette autoroute car le tarmac était nickel, les bandes sont larges et tu peux aller vite. Par contre, on ne peut pas dire que le paysage soit ouf. Dommage au vu des environs qui semblent très beaux ! J’arrive alors au parc à transition, je vois ma famille, je souris et je me prépare pour la course à pied. Le départ n’est pas optimal, je n’ai pas vraiment de bonnes jambes. Mais après quelques kilomètres, on dirait que tout s’active. Je prends un super bon rythme, pile poil comme le coach a dit de faire : 4’30/km au mieux mais pas plus vite. Et oui, ma préparation a de nouveau été perturbée par des blessures donc je sais que j’ai un meilleur niveau qu’à Nice et que je suis plus ou moins à mon meilleur niveau précédent mais je ne peux pas dire que je me suis améliorée. En même temps, c’est devenu habituel que je sois blessée 😉 Je fais donc avec et je ne m’en sors pas trop mal ! Revenons-en à nos moutons. Je fais donc mon petit bonhomme de chemin en course à pied et franchement, le parcours à pied est bien mieux qu’à vélo. On a 3 tours et une rawette à faire pour un total de 20 km et tout se fait dans le centre sportif (mais quel centre ! X-bionic Sphere, le centre d’entrainement national slovaque, un truc de dingue, un truc de luxe). Par contre, le terrain est difficile. Malgré un dénivelé positif proche de 0, on alterne les surfaces avec beaucoup de pelouse (pas toujours entretenue), du sable damné pour les chevaux, du tarmac, des gravillons, etc. Si vous désirez refaire votre terrain, vous pouvez y aller pour vous inspirer 😉 Soit. Je checke mon allure fréquemment et je vois que pendant 8 km plus ou moins, je tiens l’allure : entre 4’30 et 4’40/km. Mais après, je ne vais pas dire que c’est la chute aux enfers car j’ai gardé un rythme correct mais ce fut plus ardu. Les 4’40/km se sont vite fait oublier et le but était maintenant de rester sous les 5’/km. Les kilomètres passent, je reçois plein d’encouragements et j’ai la chance de voir ma famille à plein d’endroits (avantage d’avoir tout le parcours sur le site). Cela fait tellement du bien 😊 Puis j’entame le dernier tour et là, je décompte les kilomètres ! J’approche tout doucement de la finish line. Je suis tellement impatiente de ressentir ces émotions ! Il faut vivre ces finish-line pour comprendre. Elle est là, juste devant moi ! Je l’ai fait ! Et avec une moyenne de 4’40/km malgré tout sur la course à pied. Je n’ai donc pas trop craqué. Après presque 2 ans, j’ai de nouveau passé une ligne d’arrivée. Je suis fière, heureuse et tellement soulagée. Fière car je suis parvenue à continuer à m’entrainer durant ces 2 années malgré le covid, les restrictions, le manque de motivation suite à l’annulation de toutes les courses, les blessures et j’en passe. Heureuse car j’ai pu revivre un triathlon, partager ce moment avec mes proches et faire une belle performance. Puis, soulagée car je n’ai pas oublié comment faire 😉
Le classement est ici anecdotique. Je retiendrai surtout que j’ai fait ma meilleure perf’ sur half alors que ma natation était vraiment moyenne et que j’aurai participé en 2 ans aux 2 grands championnats du monde sur half (Ironman 70.3 et Challenge). Puis je me souviendrai toute ma vie de cette saveur particulière à l’arrivée. Même s’il m’a fallu de nombreux jours pour récupérer (la marche était devenue une véritable épreuve après la course), je me sens juste heureuse et je me réjouissais de remettre le couvert le samedi 18 septembre à l’Ironlakes ! Ha et j’allais oublier de vous dire : j’ai enfin pu refaire mes tresses typiques de toutes mes courses, la tradition ! 😉
Je terminerai ce récit par les remerciements. Je remercie tout d’abord ma famille évidemment et mon amoureux pour votre soutien au quotidien et surtout en ce jour de course (et les jours qui ont précédé). Merci également au coach qui arrive toujours à me faire arriver en forme au moment opportun malgré toutes les embûches qui sèment notre parcours. Je remercie également mon club pour son soutien logistique ainsi que tous les sponsors : ARENA, BV Sports, CBD, Cube, Want You Bike et tous les autres sponsors du club.
Rendez-vous bientôt pour la suite de mes aventures ! Le résumé de l’Ironlakes ne devrait pas prendre autant de temps à arriver que celui-ci 😉
Kiss kiss
Elo